C’est toute la question qui se pose à l’approche de la retraite… Synonyme de nombreuses mutations, l’arrêt de la vie active a forcément des implications en termes de couverture santé. Face donc au dilemme entre la portabilité de la mutuelle d’entreprise et l’adoption d’une nouvelle mutuelle, que choisir ? Eléments de réponse !
Principe de portabilité : de quoi parle-t-on ?
Quand vient l’heure de la retraite, la loi Evin permet à l’employé de maintenir, s’il le souhaite, sa mutuelle d’entreprise via ce qu’il convient d’appeler « principe de portabilité ». De l’avis de MMJ, il s’agit là d’une belle opportunité, mais qui a toutefois ses limites… En effet, cette continuité ne concerne que l’adhérent principal, l’employeur n’étant pas tenu de continuer à maintenir les garanties des ayant-droits. Il faut aussi savoir que l’entreprise n’est pas obligée de contribuer financièrement à cette mutuelle, laissant l’intégralité du coût de cette complémentaire santé à la charge du retraité.
Côté procédure, il est utile ici de signaler que l’assureur doit présenter cette option de portabilité dans un délai de deux mois, à partir du moment où il a été informé du départ à la retraite de l’intéressé(e). Dès lors, ce dernier dispose d’un semestre pour décider s’il souhaite garder cette couverture, ou opter pour une résiliation. Une fois sa décision prise, le nouveau contrat prend effet le jour suivant la déclaration, au plus tard.
Peser le pour et le contre de la mutuelle d’entreprise
Il est de notoriété publique que le contrat collectif présente l’avantage d’un tarif compétitif, rendu possible grâce au volume important d’adhérents. Pour les salariés, il est donc synonyme de garanties étendues, à coût abordable. Ainsi, si vous décidez de poursuivre avec cette mutuelle après votre départ à la retraite, les bénéfices précédents restent inchangés : même niveau de garanties, pas de questionnaire de santé à remplir, et absence de délai de carence.
Cela dit, avec l’âge, les besoins en matière de santé évoluent. Par conséquent, les contrats collectifs, davantage calibrés pour un public jeune ou familial, pourraient ne plus vous être adaptés. D’où l’intérêt, dans ce cas, de se tourner vers une mutuelle senior, axée sur les spécificités de cette tranche d’âge, notamment en offrant une meilleure couverture optique ou dentaire. En outre, vous devez rester vigilant quant aux modifications tarifaires, les mutuelles d’entreprise ayant tendance à réviser leurs coûts à la hausse lors du départ à la retraire. Car même si la législation, notamment le décret du 21 mars 2017, encadre ces augmentations (25 % les deux premières années, puis 50 % la troisième), le coût global peut s’avérer plus élevé que prévu. Les organismes assureurs ont alors le champ libre pour fixer leurs tarifs, à condition de respecter ces seuils réglementaires.